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Albert SCHWEITZER
Gardiens de la mémoire
 
   BIOGRAPHIE
Albert Schweitzer
1875-1965
Médecin, théologien protestant et musicologue alsacien
« l'Alsacien le plus célèbre du XXème siècle »

Albert Schweitzer
est né le 14 janvier 1875 à Kaysersberg (Haut-Rhin), en Alsace alors annexée par l'Allemagne. Il passe son enfance à Gunsbach (Munster) où son père, Charles Schweitzer, est pasteur et instituteur.

Il joue plusieurs heures par jour de l'orgue au temple dans lequel on lui confie, étant encore un enfant, la responsabilité musicale de l'office.

Lors de ses études secondaires, Albert Schweitzer quitte l'école du village pour Munster, puis pour le lycée de Mulhouse en 1885, où il passe 8 ans. Il habite chez son oncle Louis où la discipline qui règne est rigoureuse. Ses études sont studieuses et les résultats satisfaisants.

Son professeur de musique est Eugène Münch. A l'âge de quinze ans, il joue sur l'orguement de l'église Saint-Etienne, sur un orgue à 3 claviers et 62 jeux. il donnera son premier concert à 16 ans avant de devenir l'élève puis l'ami du célèbre musicien Charles-Marie Widor.

A 18 ans, après son baccalauréat et son service militaire à Strasbourg (143e d'infanterie), il entreprend des études de théologie et de philosophie aux Universités de Strasbourg (Kaiser-Wilhelm-Universität) et Berlin ainsi que la musique.

Il et reçu à son premier examen en théologie le 6 mai 1898. Il suit des cours de philosophie en Sorbonne et se rend régulièrement à Paris à partir d’octobre 1898.

Il est docteur en philosophie le 2 août 1899; docteur en théologie et vicaire à l'église Saint-Nicolas de Strasbourg en 1900. Professeur à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg de 1902 à 1912, où il est chargé de l'enseignement du Nouveau Testament.

Il est l'auteur de nombreux ouvrages consacrés à la musique, dont le célèbre "Jean-Sébastien Bach, le musicien poète", publié en 1905, soulignant le caractère religieux de la musique de Bach.


 





Albert Schweitzer
était infiniment plus compliqué que le jeune homme que l'on découvre à travers "Souvenirs de mon enfance". Sa langue maternelle est le dialecte alsacien, et ses langues de culture, l'allemand aussi bien que le français.

Le parcours d'Albert Schweitzer est celui d'un homme de foi, de charité et d'espérance.

Ses idées politiques et religieuses le mettaient en porte-à-faux avec beaucoup de ses collègues: les pasteurs germanophiles, genéralement conservateurs, n'aimaient pas ce libéral, tandis que les pasteurs libéraux, souvent francophiles, n'aimaient pas ce partisan de l'Allemagne. Comme pour compliquer un peu plus le tout, le 18 juin 1912 il épousa une allemande de famille juive, Hélène Bresslau, dont le père devait être expulsé après 1918. Ce qui n'empêchait pas les deux fiancés de correspondre en français. Le jour de son anniversaire en 1919, sa femme donne naissance à sa fille Rhena.

Divers témoignages oraux de missionnaires, divers écrits, peut-être aussi la sculpture de Bartholdi érigée à Colmar évoquant le problème noir, lui ont révélé la misère physique des indigènes de la forêt vierge. Il semble alors à Albert Schweitzer que les hommes de couleur devraient pouvoir naturellement profiter des progrès et moyens efficaces contre la maladie et la douleur physique.

Son éducation dans la double culture lui à inculqué le respect de l'Autre. Il refuse de modifier les coutumes indigènes - ce qui le condamnait à garder à son hôpital un côté archaïque ; à son aspect bourru comme ses réactions paternalistes, Albert Schweitzer avait, sur beaucoup d'autres, l'avantage de mettre sa vie en harmonie avec ses principes philosophiques et religieux.

Etudes de médecine :

En 1905, Schweitzer a 30 ans, il retourne sur les bancs de l'Université de Strasbourg pour étudier la Médecine et tenter la réalisation de ses idées, répondre à un appel de la Société des missions évangéliques de Paris qui cherche des médecins volontaires. En 1913, à l'âge de 38 ans il est docteur en médecine. Il décide tout de suite de partir pour la région du Haut-Ogoué au Gabon (colonie de l'Afrique-Equatoriale-Française depuis 1910). La Société des Missions met à sa disposition un bâtiment de Lambaréné pour construire un dispensaire.

Il réunit lui-même les fonds qu'exigeait son entreprise : par ses concerts d'orgue, par la publication en trois langues de son ouvrage sur J.-S. Bach, par des amis qui lui viennent également en aide. Le 16 avril 1913, Albert Schweitzer et sa femme Hélène Bresslau débarquent à Lambaréné en Afrique équatoriale française (Gabon) pour y construire un hôpital afin de soigner les lépreux.

La médecine a été sa raison de vivre et l'action sanitaire sa préoccupation essentielle. Cependant il n'est l'auteur d'aucune publication médicale, et n'a pas formé de médecins africains, il ne s'intéressait pas aux progrès de la technique et préférait la spéculation philosophique ou les responsabilités administratives. - "Au fond, reconnaissait-il, je suis resté théologien."

Après la prise de contact un peu hésitante, malgré la beauté du site et l'accueil chaleureux de la population, le travail commence. Mais faire quelque chose avec rien, se heurter à chaque instant au manque d'outillage devient une véritable épreuve. C'est dans ces conditions qu'Albert Schweitzer devait commencer à exercer la médecine à Lambaréné.

Il y eut d'abord à régler la question de la langue. Un instituteur de la mission voisine qui devait servir à la fois d'infirmier et d'interprète refusa. Restait Ossoka, un jeune noir qui se destinait à l'enseignement et que le missionnaire de Lambaréné désigna pour assister provisoirement le "grand docteur blanc". Ossoka ne se résigna pas tout de suite à ce brusque changement d'orientation mais l'accepta. Ainsi les premières images de l'homme noir qui apparurent à Schweitzer furent celles de cet adolescent résolument tourné vers un meilleur avenir et qui lui apportait une sorte d'espoir, de promesse, dont il n'oublierait pas le tonique réconfort.

Lambaréné est alors un village de quelques centaines de cases toutes identiques. La maison de Schweitzer est située sur une colline. A quelques dizaines de mètres, la forêt : monde grouillant où le danger succède au danger, l'insecte répugnant au fauve en chasse, cette chaleur humide, cet air irrespirable...

Toute cette nature ne procure aucune nourriture valable. Si les Portugais n'y avaient pas importé, à la fin du XVe siècle, le bananier, le manioc, l'igname et la patate, certaines tribus particulièrement défavorisées seraient encore géophages (mangeurs de terre). Cette question de nourriture devait représenter une des difficultés majeures de l'organisation de l'hôpital de Lambaréné.

Albert Schweitzer fit ses premières consultations dans un poulailler de Lambaréné qui faisait office de cabinet médical, elles ont d'abord lieu en plein air; le matin à partir de 8 h. 30, la journée s'achevant avec le jour vers 18 h. il a toujours voulu que ses malades continuent à voir le ciel c'est pourquoi le malade vit à l'hôpital aussi librement que possible entouré de son univers familier. Le dispensaire devint peu à peu un centre hospitalier de traitement de la lèpre et des maladies tropicales.

Tandis que la vie de l'hôpital s'organisait, en 1914 la guerre avait éclaté en Europe. La position des Schweitzer prit dès lors une allure dramatique; Alsaciens, donc, légalement Allemands ils devenaient d'emblée des suspects en territoire ennemi. Ils se retrouvèrent consignés dans leur case, avec interdiction de communiquer avec qui que ce soit. La stupeur régna alors sur l'hôpital et sur la mission, les malades étaient à l'abandon.

Le docteur se plongea dans les travaux littéraires et philosophiques, sachant que en une telle conjoncture, discipliner l'esprit, c'est le sauver. Après de multiples démarches auprès du gouvernement, des mesures exceptionnelles d'élargissement furent prises en faveur des Schweitzer. Quelque temps plus tard, ils reçurent l'ordre de rentrer en France où ils seraient placés comme prisonniers des autorités françaises. Dans la cabine du bateau qui les ramène, ils sont consignés, sans aucun égard.

A Bordeaux, les prisonniers logent dans des baraques inconfortables; le docteur souffre d'une dysenterie qui achève de l'épuiser. Puis c'est le départ dans le camp des Pyrénées et le transfert au printemps de 1918 au camp de Saint-Rémy-de-Provence réservé aux Alsaciens, où Schweitzer a les fonctions de médecin et de pasteur du camp. Libéré, il peut enfin gagner l'Alsace, ruiné et couvert de dettes. Après une opération chirurgicale à Strasbourg, il accepte lorsqu'il est rétabli un poste d'assistant en dermatologie à l'hôpital de la ville et une place à l'église Saint-Nicolas.

Pendant son incarcération, il écrivit Kulturphilosophie (1923), une étude philosophique de la civilisation. Il y aborda la pensée éthique à travers l'histoire et invita ses contemporains à mettre en œuvre une philosophie de respect de la vie.

C'est en 1919, par l'entremise de l'archevêque de Canterbury, qu'il reçoit une invitation pour une série de conférences et de récitals d'orgue en Suède. Par la suite Schweitzer peut régler ses dettes et poursuivre son redressement dans d'excellentes conditions. Il parcourt successivement la Suisse, la Suède, l'Angleterre, la Tchécoslovaquie, le Danemark. Mais il est cependant question d'un retour à Lambaréné.

Après la 1ère Guerre Mondiale


Après avoir suivi des cours d'obstétrique et de chirurgie dentaire, des conférences d'hygiène tropicale, il réunit le nouvel équipement qu'il doit emporter et embarque seul pour l'Afrique le 21 février 1924. En effet, ni sa femme ni sa fille ne supporteraient le climat du Gabon. Il a 49 ans.

Ce qu'il retrouve à Lambaréné n'est que ruines : les toits sont troués, les cases des malades écroulées. Rapidement la reconstruction et l'extension de l'hôpital sont reprises. Médecin le matin, architecte l'après-midi, Schweitzer doit faire face à un nombre croissant de malades. Mais les nouveaux venus sont indisciplinés et détériorent tout ce qui est laissé à leur portée. De plus, les locaux reconstruits devenaient insuffisants. Schweitzer chercha, négocia et trouva un emplacement à 3 km du premier hôpital. Il fallut faire le chemin dans la forêt équatoriale et en un an, un nouvel hôpital décent avec des lits pour deux cents malades était construit.

A ce moment Schweitzer n'est plus tout à fait seul. Un condisciple de Strasbourg, le docteur Victor Nessmann est venu le rejoindre ainsi que le docteur Marc Lauterburg de Suisse, une infirmière Mlle Mathilde Kottmann, une deuxième infirmière Emma Hausknecht, et un jeune menuisier.

Quatre nouvelles années viennent de s'écouler, Il rejoint en Europe sa femme et sa fille Rhena. En 1928 il fit construire la petite maison de Gunsbach où il venait se reposer lors de ses séjours européens et où se trouvent aujourd'hui les archives et le musée. Il reprend alors une gigantesque tournée de concerts et de conférences. Les sommes d'argent qu'il gagne ne sont pas exclusivement réservées à Lambaréné mais aussi à des œuvres charitables : " Là où la misère est par trop angoissante."

De nombreux Prix et distinctions

prix Goethe de la ville de Francfort (1928),
Ordre du Mérite britannique
Ordre du Mérite allemand,
plusieurs diplômes de Docteur Honoris Causa (Cambridge, Oxford, Prague, Zurich...),
Président d'honneur de l'Union Nationale pour l'Avenir de la Médecine,
Médaille d'Or de la ville de Paris en 1955,
Ordre du mérite de la Reine Elisabeth (Belgique) en 1955;

Prix de la Paix de la Fédération allemande des Libraires (1951)
Médaille Paracelse et la Médaille du Prince Charles (Suède) (1952)

La revue américaine "Time Life Magazin" le désigne comme "le plus grand homme du siècle."
Les Etats-Unis l'ont invité en 1949 par la voix d'Albert Einstein, qui le considérait comme une des rares personnalités phares de ce temps.

La surprise à Paris fut totale, les Français pour réparer une injuste négligence le firent élire le 3 décembre 1951, membre de l'Académie des Sciences Morales et Politiques (Institut de France)

En 1953, il est lauréat du Prix Nobel de la Paix 1952 qui lui est remis à Oslo le 4 novembre 1954; il est cité à l'ordre de la Nation de son vivant.

Lorsqu'éclate le grand mouvement qui va donner à l'Afrique son indépendance et faire reconsidérer par les nouveaux dirigeants noirs l'attitude de ce vieil homme blanc, son paternalisme devient synonyme de colonialisme. Certains journalistes critiquèrent ses méthodes arriérées. Les accusations se firent plus acerbes encore lorsque Schweitzer vantant les efforts poursuivis aux Etats-Unis par le Pasteur Luther King, déclarait que : "Les méthodes employées au Congo par Moïse Tschombé, étaient plus réalistes et plus constructives que celles de l'O.N.U."

Le 23 avril 1957, il lance un appel contre l'arme atomique et les essais nucléaires sur les ondes de la radio norvégienne à Oslo. Cet appel a été diffusé par 140 autres stations autour du globe bien que plusieurs gouvernements, à l'est comme à l'ouest aient interdit cette diffusion.

Albert Schweitzer aura effectué 14 voyages pour l'Afrique, et selon sa volonté, y finir sa vie en 1965. Il est enterré à Lambaréné.

L'héritage le plus importante d'Albert Schweitzer reste son éthique du "Respect de la vie" sur lequel se fonde toute sa pensée, "(…) L'éthique n'est rien d'autre que le Respect de la vie. Le Respect de la vie me fournit le principe fondamental de la morale". Le respect de toute existence Schweitzer le trouve dans la pensée de l'Inde.



Sources:
- Association Internationale Albert Schweitzer
- Albert Schweitzer - Gunsbach
- Académie des Sciences Morales et Politiques

 
   PUBLICATION(S)
Bibliographie (non exhaustive)

Kulturphilosophie (1923)

Ehrfurcht vor den Tieren
Die Ehrfurcht vor dem Leben

Straßburger Predigten

Das Christentum und die Weltreligionen

- Eugène Münch 1857-1898, éd. imprimerie J. Brinkmann, Mulhouse, 1898
- Die Religionsphilosophie Kants, éd. J. C. B. Mohr, Freiburg i. B., Leipzig, Tübingen, 1899
- Das Abendmahl im Zusammenhang mit dem Leben Jesu und der Geschichte der Urchristentums, éd. J. C. Mohr, Tübingen, 1901
- Von Reimarus zu Wrede (1906) paru en 1913 en édition revue et augmentée sous le titre Geschichte der Leben-Jesu-Forschung

- Johann Sebastian Bach. Vorrede v. Charles M. Widor
- Jean-Sébastien Bach Le musicien-poète, éd. Breitkopf & Härtel, Leipzig, 1905

- Règles internationales pour la construction des orgues, Strasbourg, 1909
- Die psychiatrische Beurteilung Jesu: Darstellung und Kritik, éd. J. C. Mohr, Tübingen, 1913

- Zwischen Wasser und Urwald
- À l'orée de la forêt vierge, éd. Librairie évangélique, Strasbourg, 1923 ; rééd. Albin Michel, 1995

- Briefe aus Lambarene. 1924-1927
- Nouvelles de Lambaréné – Du printemps à l’automne 1924, éd. Librairie évangélique, Strasbourg, 1925
- Souvenirs de mon enfance, éd. de la Concorde, Lausanne, 1926

- Die Weltanschauung der indischen Denker
- Les grands penseurs de l'Inde, éd. Payot, Paris, 1936

- Histoires de la forêt vierge, éd. Payot, Paris, 1941

- Goethe L’homme et l’œuvre, Saison d’Alsace no 1 – 1950, Strasbourg, 1950
- Le pélican du Dr Schweitzer, éd. Sun, Paris, 1952
- Paix ou guerre atomique, éd. Albin Michel, Paris, 1958

- Aus meiner Kindheit und Jugendzeit
- Souvenirs de mon enfance, éd. Albin Michel, Paris, 1960

- Aus meinem Leben und Denken
- Ma vie et ma pensée, éd. Albin Michel, Paris, 1960

- Geschichte der Leben-Jesu-Forschung
- Le secret historique de la vie de Jésus (traduction de Geschichte der Leben-Jesu-Forschung par Annie Anex-Heimbrod), éd. Albin Michel, Paris, 1961

- La mystique de l'apôtre Paul (traduction de l'allemand par Marcelle Guéritot), éd. Albin Michel, Paris, 1962
- Histoire de mon Pélican, éd. Albin Michel, Paris, 1963
- La civilisation et l’éthique (traduction de l'allemand par Madeleine Horst), éd. Alsatia, 1976
- La paix par le respect de la vie (traduction de l'allemand par Madeleine Horst), éd. De la Nuée Bleue, 1979

Albert Schweitzer - Ein Leben für Afrika DVD - disponible chez Salde
 
   CITATION(S) / ANECDOTE(S)
"Wohl spreche ich von Kindheit auf Französisch gleicherweise wie Deutsch. Französisch aber empfinde ich nicht als Muttersprache,obwohl ich mich von jeher für meine an meine Eltern gerichteten Briefe ausschliesslich des Französischen bediente,weil dies so Brauch in der Familie war.Deutsch ist mir Muttersprache,weil der elsässische Dialekt,in dem ich sprachlich wurzle,deutsch ist.
Den Unterschied zwischen den beiden Sprachen empfinde ich in der Art ,als ob ich mich in der französischen auf den wohlgepflegten Wegen eines schönen Parkes erginge,in der deutschen aber mich in einem herrlichen Wald herumtriebe.Aus den Dialekten,mit denen sie Fühlung behalten hat,fliesst der deutschen Schriftsprache ständig neues Leben zu.Die französische hat diese Bodenständigkeit verloren.Sie wurzelt in ihrer Literatur.Dadurch ist sie im günstigsten wie im ungünstigsten Sinne des Wortes etwas Fertiges geworden,während die deutsche in demselben Sinne etwas Unfertiges bleibt.Die Vollkommenheit des Französischen besteht darin,einen Gedanken auf die klarste und kürzeste Weise ausdrücken zu können,die des Deutschen darin,ihn in seiner Vielgestaltigkeit hinzustellen."

Albert Schweizer, Friendensnobelpreisträger
Aus meinem Leben und Denken



"Certes je m'exprime depuis mon enfance de même façon en allemand et en français,mais je ne ressens pas le français comme ma langue maternelle,bien que je l'ais utilisé depuis toujours dans ma correspondance avec mes parents, parceque c'était l'usage dans ma famille. Pour moi,c'est l'allemand qui est ma langue maternelle parceque le dialecte alsacien dans lequel j'ai mes racines linguistiques est allemand. La différence entre les deux langues se manifeste pour moi par l'impression que j'éprouve avec le français d'avancer dans un beau parc aux chemins bien entretenus et avec l'allemand, d'errer à travers une forêt magnifique. Les dialectes avec lesquels l'allemand a gardé contact apportent constamment à la langue écrite une vie nouvelle. Le français a perdu ce côté enracinement au terroir. Ses racines sont dans sa littérature. Le français est devenu par là-même, dans le meilleur et dans le pire sens du mot quelque chose d'achevé, alors que l'allemand demeure dans le même sens quelque chose d'inachevé.
La perfection du français réside dans la faculté d'exprimer une idée de la façon la plus claire et la plus brève, celle de l'allemand, d'en restituer toute la complexité."

Albert Schweizer, Prix Nobel de la Paix
Aus meinem Leben und Denken
 
   AUDIOVISUEL(S)

Il fut incarné au cinéma par Pierre Fresnay dans Il est minuit, Docteur Schweitzer (1952), avec Jeanne Moreau dans le rôle de son infirmière Marie. Sa cousine Anne-Marie Schweitzer Sartre fut la mère de Jean-Paul Sartre.

 
 


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