Jean Tinguely, artiste suisse est né le 22 mai 1925 à Fribourg et mort le 30 août 1991 à Berne.
Il fait partie du groupe des Nouveaux Réalistes lors de sa fondation en 1960.
Des tiraillements et des tensions apparaissent très tôt entre lui et ses parents. II est Fribourgeois et jouit en même temps des droits civiques de la ville de Bâle dans laquelle il grandit. Il réalise ses premières œuvres "méta-mécaniques" dans les bois de Bâle: des roues hydrauliques avec effets sonores. «Alors, j'ai commencé à faire une chose très bizarre : plusieurs samedis et dimanches de suite, j'ai commencé à construire de jolies petites roues en bois, bricolées comme ça, le long d'un ruisseau [...]. Aucune idée d'art [...]. Dans la forêt, j'utilisais un ruisseau : il faut dire que c'était une forêt de sapins qui formaient une sorte de cathédrale, avec les qualités sonores d'une cathédrale [...], les sons s'amplifiaient formidablement bien."qui fonctionnaient pendant des mois. »
Adolescent, il fut traumatisé par le bombardement aveugle de Bâle. «Nous habitions à l'époque sur la Winkelriedplatz. C'était le 16 décembre 1940. Notre quartier fut particulièrement touché, les bombes explosaient tout près, faisant voler les fenêtres en éclats et détruisant tout sur leur passage. Notre maison dut être évacuée. Une jeune mère allemande, Frau Zorn, avait pris son bébé dans les bras et, alors qu'elle cherchait un abri, elle fut frappée à la tête par un éclat d'obus. L'impact arracha sa calotte crânienne qui resta suspendue, avec les cheveux, au compteur électrique. La jeune femme gisait morte sur le sol. J'enlevai l'enfant de ses bras. Ma mère eut une crise d'hystérie. On dut l'écarter. Je me cachai dans les ruines, attendant l'ennemi. Je crois que s'il était venu, je l'aurais tué. Peut-être cet événement est-il à l'origine des images sombres qui habitent mon art. Qui sait?»
Jean Tinguely fréquente l’Ecole des arts appliqués de Bâle de 1941 à 1945, puis s’installe en 1953 à Paris. En 1956, Tinguely fait la connaissance de Niki de Saint-Phalle, elle-même peintre et sculptrice, avec laquelle il forme un couple d’artistes brillants.
Il présente en 1959, à la Biennale de Paris, ses Machines à peindre, sortes d’insectes mécanisés capables de réaliser des peintures abstraites. Dans la dernière phase de son œuvre, Jean Tinguely réalise des retables et autres compositions auxquelles il intègre des crânes d’animaux, oeuvres inquiétantes et profondément poétiques. Tinguely réalise d’autres projets d’envergure dans les années 80, expositions, groupes de sculptures, fontaines, etc. Les travaux de l’artiste ont séduit le monde entier.
Tinguely possédait le don infaillible de provoquer l’attention des passants, et d’établir ainsi une communication par l’emploi de mécanismes familiers qu’il détournait de leur sens et de leur finalité quotidienne.
La ville de Bâle, lui a donné un hommage vibrant, clinquant et fumant pour 20e anniversaire de sa mort, fêté le 28 août 2011.
Un musée lui est consacré à Bâle. voir site Internet : www.tinguely.ch
PUBLICATION(S)
Quelques oeuvres-sculptures emblématiques de Tinguely :
. « Moulins à prières », 1954
. « Métamatics », 1959, fameuses machines à dessiner qui se moquent autant d’elles-mêmes que de la peinture tachiste à la mode
. Euréka une énorme machine conçue pour l’exposition nationale suisse de 1964.
. Création de Klamauk, 1979, sculpture sonore montée sur un tracteur et destinée à l'exposition «Tinguely Luginbühl» au Städel de Francfort
AUDIOVISUEL(S)
Un hommage à Jean Tinguely, qui expose une sculpture cinétique produisant du vent qui donne des airs à la cravate de M. Tinguely: