Roland Kieffer, alias Scholle, alias Albert Schlitzmann
C'est au hasard d'une rencontre dans un train, en 1984, que Roland Kieffer rencontre Roger Siffer. Ce dernier le pousse à se produire le temps d'un sketch un soir de 1987 à Morsbronn, puis à donner son premier one-man-show « Scholleshow », cabaret de non-sens alsacien au Théâtre de la Choucrouterie à Strasbourg.
Originaire de Bischheim, le cabaretiste Roland Kieffer, drôle de personnage dans ses habits de scène très sérieux: smoking, noeud papillon, lunettes rondes, tablier et béret vissé sur la tête est mieux connu sous le nom d' « Albert Schlitzmann » ou de « Scholle ». Il est un personnage humoristique incontournable des scènes alsaciennes et d'Outre-Rhin.
« Scholle » tire le portrait de personnages du quotidien avec une pincée de principes et une grande dose d'humour. L'une des répliques favorites de Schlitzmann -« auw Alice ! »- est devenue signe de ralliement.
Dans son spectacle « Zehn uf de Zähn » (1999), le flegmatique « Albert Schlitzmann » aborde des sketches de personnages attachants comme sa femme sportive Alice pratiquant son « Gschdeltaplane » dans les rues en pente du village, Arthurele salissant son « Dschooking », l'exubérante Mme Rumpfelberger ou encore le chien Soupala, ou les situations du quotidien avec l'excursion avec le club d'épargne ou une virée dans les restaurants strasbourgeois. Roland Kieffer décortique les situations jusqu'à les rendre ridicules. Un humour servi à froid, des silences, des jeux de mots, des mimiques voilà de quoi faire d'Albert Schlitzmann un personnage à la logique infernale.
La télévision japonaise NHK a même enregistré l'un des spectacles pour le diffuser sous-titré au pays du soleil levant.
En 2000, dans une tragi-comédie « Pflatsch ! machts wenn ebs ins Wasser kejt » de Joseph Schmittbiel, mise en scène par Francis Freyburger « Scholle » incarne avec Christine Wolff, un couple bien ancré dans la vie quotidienne. Ils s'aperçoivent que les gens ne communiquent plus entre eux. Ils veulent réagir et apporter une solution, mais en restant chez eux dans leurs pantoufles, flanqués devant leur petit écran. Ils pensent qu'en surfant sur le net, ils vont arriver à communiquer avec le monde, mais là encore ce n'est qu'illusion. Ils se rendent compte que leur dialecte n'est pas universel, donc ils se mettent à apprendre d'autres langues. Et à force d'aller vers les autres, les deux personnages ne se parlent plus que par bribes et deviennent, petit à petit, muets.
Roland Kieffer s'est produit au « Théâtre de la Choucrouterie » dans de nombreux spectacles, dont : - la tournée d'été 2002 - la revue « Les dents de la paire » - la tournée « Peep Show In de Vogese » de Markus Köbeli - l'adaptation alsacienne de « Village cherche idiot » - le spectacle « Schock », en 1997, mis en scène par Pierre Diependaële. Un exercice de style entre Huguette Dreikaus et Roland Kieffer. >
Roland Kieffer a tourné dans une centaine de films et donné la réplique à Rufus, Ornella Mutti, Jane Fonda, Brigitte Fossey...
Bretzel d'or 1988 de l'innovation Cabaret et promu Chevalier de l'ordre des arts et des lettres par la ministre Catherine Trautmann en 1998.
PUBLICATION(S)
En 1999, sortie du CD « Zehn uf de Zähn, 10 Johr »
Roland Kieffer a également publié une cassette vidéo « Zuem Pfohl ».
En 2001, Marc Sinniger, auteur de la BD "Krambol in Schnackedorf", a rendu hommage à Roland Kieffer et au personnage d'Albert Schlitzmann à travers deux planches BD.
CITATION(S) / ANECDOTE(S)
« Je n'en reviens pas du trajet parcouru. Je n'aurai jamais pensé pouvoir vivre du dialecte... Je suis vraiment fier de ce que j'ai fait pour ma région. Mais quel travail il y a derrière ! »
Intervenants théâtre
